Museum Le village de Locronan

Le village doit à Saint Renan son nom, ses pardons et ses trésors artistiques. Venu à Tours pour un concile, l’évêque irlandais (V° siècle) va s’aventurer jusqu’à cette région sauvage, aux confins de la Bretagne, encore sous influence druidique. Au lieu de faire disparaître les rituels celtiques, Ronan les christianise et de fait ils perdurent encore aujourd’hui :
- le pardon de la Grande Troménie qui reprend un parcours initiatique druidique,
- la tradition de planter sur la Grand-Place un hêtre, l’arbre sacré des Gaulois,
- le rite celtique du "pain des morts", morceaux de pain distribués de maison en maison.
Le bourg a conservé intact son cadre de la Renaissance bretonne : une église gothique, une place pavée entourée de 14 demeures des XVII° et XVIII° siècles d’une belle austérité. Locronan doit cet ensemble architectural unique à sa grande époque, quand sa manufacture se spécialise dans les toiles à voiles, qui équiperont les vaisseaux français mais aussi ceux de l’Invincible Armada espagnole, les caravelles de Christophe Colomb, les navires anglais et hollandais… Les négociants, officiers du roi et notaires s’installent dans le bourg, entraînant à leur suite une foule d’artisans. La fin de la navigation à voiles sonnera le déclin de la manufacture…et de Locronan qui sommeillera jusqu’au milieu de XX° siècle.
Aujourd’hui, artistes et artisans ont investi à leur tour les solides maisons de granit et les marchés nocturnes (4 par été), les foires à la brocante, les fest-noz qui ressuscitent la musique et les danses bretonnes, renouent avec l’extraordinaire animation qui régnait à Locronan quand ses voiles voguaient sur toutes les mers du globe.