博物馆 L'abbaye royale de Fontevraud

Du début du XII° siècle à la Révolution française, le site de Fontevraud accueille le plus grand ensemble monastique subsistant en France. La fondation de l’abbaye et des quatre monastères qui lui seront rattachés remonte au printemps 1101, à l’initiative du prédicateur Robert d’Arbrissel. Soutenu par l’évêque de Poitiers et plusieurs seigneurs locaux qui lui donnent des terres, il choisit un lieu non loin de Candes et de Montsereau ; la 1° localité étant alors centre de pèlerinage réputé dédié à Saint-Martin, la seconde étant, elle, tenue par une puissante famille féodale d’Anjou.
Les donations et concessions de terres, de vignes, de moulins et même de droits seigneuriaux, assurent bientôt la prospérité matérielle du lieu. Rapidement, une abbaye et plusieurs bâtiments sont construits à l’épreuve du temps. Robert d’Arbrissel répartit alors ses disciples dans quatre monastères séparés mais voisins, dont l’organisation interne se calque sur le modèle bénédictin :
- le Grand-Moûtier, réservé aux « vierges » ayant mené une vie irréprochable,
- le couvent de la Madeleine, destiné aux « filles repenties » et aux femmes mariées, veuves ou non, qui se retirent du monde,
- le prieuré Saint-Lazare, affecté à l’origine aux malades et aux lépreux,
- le couvent de Saint-Jean-de-l’Habit, réservé aux hommes et situé hors clôture.
A l’issue de la Révolution, les biens du clergé étant déclarés propriété nationale, ils sont vendus, provoquant ainsi le départ forcé des religieux ; à l’automne 1792 il ne reste plus aucun religieux à Fontevraud. Si le mobilier trouve facilement des acquéreurs, il n’en est pas de même pour les bâtiments qui sont abandonnés, victimes alors du vandalisme et du pillage.
Le 18 octobre 1804, Napoléon décrète l’établissement de maisons de détention dans certaines abbayes et châteaux (abbayes de Fontevraud, Clairvaux et du Mont Saint-Michel, châteaux de Gaillon et de Villers-Cotterêt). Organisée alors pour recevoir 700 prisonniers, la centrale de Fontevraud en accueillera jusqu’à 1600 en 1842, 1200 en 1943 et enfin encore 500 à sa fermeture en 1963.
De nos jours, ne subsistent que trois des quatre monastères, celui des hommes ayant été complètement détruit. Le Grand-Moûtier avec l’église abbatiale accolée, est le principal lieu de visite et sert d’écrin (dans l’église) aux gisants Plantagenêts. Ceux-ci s’imposent sans conteste aujourd'hui parmi les images associées à Fontevraud.