Museo La villa Majorelle

En 1897, l’artiste et industriel Louis Majorelle fait construire ses ateliers sur un terrain qu’il vient d’acquérir à Nancy. Très vite, il souhaite y adjoindre sa maison familiale. Contre toute attente, il confie les plans à un jeune architecte encore inexpérimenté : Henri Sauvage (1873-1932). L’audace et la modernité de ses propositions ont sans doute séduit l’artiste nancéen, soucieux de promouvoir de nouveaux principes constructifs. Véritable manifeste de l’Art nouveau et d’un art total, la nature est omniprésente dans le projet de l’architecte : dans les courbes des façades, les formes des ouvertures ou encore les ornements.
A partir de 1901, le chantier s’organise sous la conduite du nancéen Lucien Weissenburger (1860-1929). Louis Majorelle est très présent : il participe largement à la réalisation des décors et du mobilier. Des artistes, venus de Paris ou membres de l’Ecole de Nancy, sont également invités : Alexandre Bigot (1862-1927) pour les grès flammés, Jacques Gruber (1870-1936) pour les vitraux, Henri Royer (1869-1938) et Francis Jourdain (1876-1958) pour les peintures murales. Louis Majorelle va laisser libre cours aux expérimentations. Les matériaux et les couleurs développent un vocabulaire décoratif inédit : cheminées bicolores, attaches de gouttières en forme de feuilles d’eau, ferronneries des façades, carreaux en céramique au décor végétal, grille de porte étamée à décor de monnaie-du-pape, vitraux… La maison, simple dans sa conception, est équipée de tout le confort moderne (électricité, calorifère). Aménagée avec un mobilier réalisé par les ateliers Majorelle, la villa est une vitrine pour l’entreprise nancéenne, souvent publiée dans les catalogues ou revues spécialisées.
La famille emménage en 1902 dans la villa surnommée "Villa Jika", d’après les initiales de Jane Kretz – l’épouse de Louis Majorelle. La propriété offre un cadre de vie moderne et lumineux, avec un beau jardin à l’abri de l’agitation de la ville et des regards.