Le tableau « Le Tondo Doni »
Voilà. Et maintenant, continuons notre visite.Nous avons quitté la Florence de la Renaissance. Notre visite va se poursuivre dans le temps et dans l’espace. Nous allons découvrir ensemble des œuvres du Maniérisme toscan et émilien, de l’école vénitienne, de l’école romaine à travers des œuvres des 16ème et 17ème siècles. Et nous commençons avec Michel Ange Face à vous, en entrant, votre regard est attiré par un grand tableau rond, orné d’un cadre doré très chargé. Il s’agit d’un tableau très célèbre: le Tondo Doni. Il représente une sainte famille et a été peint en 1504, l’année même où Léonard peignait la Joconde. Nous avons déjà vu avec Botticelli, ce qu’était le tondo, ce plateau rond et peint offert aux jeunes femmes qui venaient d’accoucher. Le nom de Doni qui lui est attaché, renvoie à l’événement qui est l’origine de ce tableau: les noces d’Angelo Doni et de Maddalena Strozzi, membres de 2 des grandes familles de Florence. Ce tableau est extrêmement important. D’une part, parce que Michel Ange s’est surtout exprimé en architecture, en sculpture et dans le travail de la fresque. Rares donc sont ses tableaux de chevalet. D’autre part, parce que cette œuvre de la Haute Renaissance, c'est-à-dire de la dernière phase de la Renaissance, porte en elle les germes du Maniérisme, ce courant artistique qui lui succède. L’histoire de l’art est ainsi faite, de mouvements qui se succèdent les uns aux autres et se construisent en opposition du précédent ; Ainsi, à l’art pondéré, mesuré, ordonné de la Haute renaissance et du classicisme de Raphaël, le maniérisme s’affirme en lui opposant ses contraires. Face à une expression picturale calme, il répond par une expression tourmentée ; à une composition stable, il réplique par une composition complexe, au chromatisme équilibré il oppose un chromatisme extravagant. Un courant qui a bouleversé les canons traditionnels. Voyons en quoi le Maniérisme est présent dans cette œuvre, en nous intéressant en 1 er lieu à la composition. Regardez tout d’abord la pose complexe de la Vierge. Suivez attentivement la position qu’adopte son corps ; voyez comme il tourne sur son axe dans une direction opposée. Faites partir votre regard des pieds de la Vierge, suivez la position de ses jambes. A partir de ses épaules, le haut de son corps tourne vers sa droite. Elle lève les bras, les plie, soit pour attraper derrière elle l’Enfant que semble tenir Joseph, soit pour lui donner. Le geste de ses bras est soutenu par l’attitude de sa tête et souligné par son regard Regardez maintenant l’enfant Jésus. Il est lui aussi représenté dans une attitude très compliquée. Sa jambe pliée, dont le pied repose sur l’épaule de sa mère, est dans la direction opposée à celle que suivent ses bras. Reposez de nouveau vos yeux sur le pied de la Vierge. Vous allez maintenant mieux voir cette composition en spirale voulue par Michel Ange. Parcourez cette fois, sans découper le mouvement, comme si vous vouliez dessiner d’une seule ligne, l’enchaînement du corps de son corps et sa continuité avec celle de son fils. Vous voyez mieux à présent comme la construction est subtile, toute en puissance. Portez votre attention sur la tête de Joseph. Vous voyez que sa présence vient équilibrer la composition. Regardez maintenant les bras de la Vierge. Notez comme le trait de contour est affirmé, comme ses bras sont délicatement, mais fermement musclés. On retrouve dans ce détail, le sculpteur derrière le peintre. Michel Ange affirmait d’ailleurs la primauté de la sculpture sur la peinture. La Sainte Famille est placée au 1er plan. Elle s’impose à nous dans sa monumentalité. Regardez maintenant derrière elle, vous voyez un muret. Assis sur le muret, des personnages masculins et nus sur un fond de paysage sommairement traité. Ils représentent le monde de l’antiquité, le monde païen, celui qui est maintenant derrière. Cela nous rappelle un peu l’adoration des mages esquissée par Vinci que nous avons vue précédemment. On y voyait aussi des rappels de l’antiquité présentée comme barbare et derrière nous grâce à l’arrivée du Christ. C’était donc un thème très en vogue à l’époque. Vous avez vu ainsi comme le maniérisme s’affiche dans la pose compliquée, anti-naturelle, affectée, maniérée donc, du groupe divin. Et cette théâtralisation qui en découle est renforcée de toutes les façons possibles, et notamment par les couleurs. C’est là le second point pertinent du maniérisme : le chromatisme. Regardez les vêtements. Voyez comme leur coule
Photo Michelangelo- Tondo Doni - tone corrected by Michelangelo under Public domainTéléchargez l'appli gratuite izi.TRAVEL
Créez vos propres visites audio!
L'utilisation du système et de l'appli de guide mobile est totalement gratuite
